mercredi 27 octobre 2010

Va-et-vient entre ONG et partis politiques

Notre dernier jour de conférence à Sofia débuta par une visite matinale à l’Open Society Institute of Sofia. Vous vous demandez certainement, cher lecteur, ce qu’est cette organisation. A sa création en 1990, elle se consacra essentiellement à la redistribution des fonds alloués principalement par Georges Soros. Les bénéficiaires furent tout aussi bien des étudiants bulgares qui effectuaient leur séjour universitaire à l’étranger que des associations locales. A partir de 2003, elle se transforma en Think-tank et se réorienta vers l’élaboration de stratégies politiques. Leurs domaines d’expertise comprennent la réforme du système judiciaire, la promotion de l’intégration de la minorité Rom ainsi que l’étude des mécanismes de bonne gouvernance aussi bien au niveau national qu’à l’échelle de l’Union Européenne. Cependant ils restent en étroite relation avec le monde universitaire et travaillent en ce moment à la constitution d’un classement des universités bulgares. Nous avons cependant relevé un certain atlantisme dans les propos de notre interlocuteur qui nous informa de la probable première place qu’occuperait l’université américaine dans ce classement. Nous nous demandons si cela pourrait s’expliquer par l’origine américaine de leur financement.

De bonne heure on attaque les sujets sérieux avec l'Open Society.

Une fois l’entrevue terminée, nous sommes rentrés à l’hôtel, la majorité d’entre nous étant épuisés. Une sieste s’imposait avant de nous mettre en route vers notre second rendez-vous. Pour le déjeuner, Nareg a tenté une expérience culinaire intéressante (durum préparé à l’avance avec des frites et de la salade) le tout réchauffé au micro-ondes, et qui ne passa pas très bien apparemment. D’autres, plus raisonnables, se sont contentés de banitsa et de yaourt.
Pressés par le temps, nous avons parcouru le chemin jusqu’au siège du DPS (acronyme bulgare du « Mouvement des droits et des libertés ») à une vitesse VV prime, sous une pluie battante en évitant les flaques et les « dalles surprises ».
Les jeunes du MDL nous recoivent au siège du parti, sur fond de tableau allégorique.

Enfin au sec, quatre jeunes membres du parti nous ont accueillis dans une salle décorée d’un  énorme et impressionnant triptyque représentant la liberté, la responsabilité et la tolérance , et qui ne pouvait que retenir notre attention. Les représentants, leaders du mouvement des jeunes du parti, ont introduit leur exposé par l’histoire de leur parti fondé peu après la législation communiste de 1984 obligeant les membres de la minorité turque de « bulgariser » leur nom et leur interdisant la pratique du culte musulman. Le débat qui suivit portait dans un premier temps sur la forte présence ethnique turque au sein du parti, sa vocation libérale et leur nombre d’adhérents. Sur ce dernier sujet, nos hôtes refusèrent à plusieurs reprises de nous dévoiler leur « secret », et la manière dont ils attiraient leurs électeurs et nouveaux adhérents.
Nous leurs avons posé par la suite des questions plus délicates concernant les accusations de corruption portées à l’égard de certains membres du parti, ainsi que la perception de leur parti comme étant un outil de l’Etat turc en Bulgarie. Pour la première question, les quatre représentants affichèrent une volonté claire de remédier au problème et améliorer l’image du parti. Pour la seconde en revanche, ils balayèrent sèchement ces accusations et les qualifièrent de stratégie politique de leurs opposants.
Questions, réponses, controverses.

Notre dernière rencontre de la journée fut une visite au siège du Bulgaria Helsinki Committee, où nous reçut le Directeur, Krasimir Kanev.
Un comité au service des droits de l'homme.

Ce dernier nous donna une vue d’ensemble des activités du BHC , et l’ampleur de leur engagement ne manqua pas de susciter notre admiration.
L’organisation effectue un monitoring constant des politiques du gouvernement , des réformes qu’il entreprend et des effets provoqués par celles-ci. Elle s’occupe entre autres de représenter certaines personnes à la Cour de Justice de l’Union Européenne ou aux tribunaux nationaux, mais aussi de veiller aux respects des droits des prisonniers, mais aussi des enfants.
Demain matin, nous prendrons le car en direction de Veliko Tarnovo où nous rencontrerons le  Préfet de la région, visiterons une ancienne forteresse médiévale, et bien d’autres choses encore.

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